Le projet de réforme du Code du travail en discussion au Parlement

Par mai 9, 2016Actualité, Social

Le projet de loi « visant à instituer de nouvelles libertés et de nouvelles protections pour les entreprises et les actifs », plus simplement appelé « projet de loi Travail », a été adopté en première lecture par l’Assemblée nationale grâce à l’utilisation du fameux article 49-3. Il sera examiné par le Sénat au cours du mois de juin.

Comprenant 54 articles, il traite de sujets variés parmi lesquels la négociation collective, les représentants du personnel, la durée du travail, les congés, le licenciement pour motif économique ou encore la médecine du travail. Nous vous en présentons ici quelques dispositions.

À savoir : les mesures présentées ici risquent d’évoluer au cours de la procédure parlementaire. Nous reviendrons en détail sur les changements apportés au Code du travail lorsque ce projet aura été définitivement adopté.

Médecine du travail

La visite médicale d’embauche serait réservée au salarié affecté à un poste à risque. Pour les autres, une visite « d’information et de prévention » interviendrait après l’embauche. De même, la visite médicale obligatoire tous les deux ans serait remplacée par un suivi de la médecine du travail dont la périodicité dépendrait entre autres des conditions du travail et de l’âge du salarié.

Licenciement économique

Aux difficultés économiques et aux mutations technologiques, seraient ajoutés deux motifs de licenciement économique issus de la jurisprudence, à savoir la réorganisation de l’entreprise nécessaire à la sauvegarde de sa compétitivité et la cessation d’activité de l’entreprise.

Par ailleurs, les difficultés économiques susceptibles de justifier un tel licenciement devraient être caractérisées notamment par une baisse « significative » des commandes ou du chiffre d’affaires. Pour être qualifiée de significative, cette baisse devrait durer au moins un trimestre pour les entreprises de moins de 11 salariés et deux trimestres consécutifs pour celles d’au moins 11 et de moins de 50 salariés.

Négociation collective

Dans les entreprises de moins de 11 salariés, la négociation d’un accord avec un salarié mandaté par un syndicat ne serait plus limitée aux mesures dont la mise en œuvre n’est possible que par accord collectif (accord de maintien dans l’emploi, par exemple) mais serait élargie à tous les champs ouverts, par le Code du travail, à la négociation au niveau de l’entreprise.

Accord sur l’emploi

Il serait possible de conclure, avec un délégué du personnel ou un salarié mandaté par un syndicat, un accord dit de « préservation ou de développement de l’emploi » modifiant la durée et les horaires de travail des salariés. Cet accord remplaçant de plein droit les clauses contraires des contrats de travail, le salarié qui refuserait cette modification pourrait être licencié pour motif économique.


Projet de loi adopté le 12 mai 2016, TA n° 728

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